
Titre : La relève
Saga : Bergères Guerrières
Numéro de tome : 1
Maison d’édition : Editions Glénat
Genre : Bande dessinée, fantasy
Auteurices : Jonathan Garnier et Amélie Fléchais
Sortie : 16 Octobre 2019
Où trouver ce livre : ici
L’un des immenses plaisirs que j’ai depuis que je fais partie de l’équipe du Coin lecture du Coin Pop, c’est que je suis beaucoup plus régulière dans mes lectures graphiques et pour cela, je les remercie du fond du cœur. Pour fêter un peu le festival de BD d’Angoulême, j’ai pris une BD qui y était représentée
J’ai donc pris le premier tome de Bergères Guerrières qui s’appelle la Revèle. C’est scénarisé par Jonathan Garnier et dessiné par Amélie Fléchais. C’est publié aux Editions Glénat
L’histoire de Bergères Guerrières, c’est quoi ? Il y a dix ans, les hommes du village sont envoyés à la guerre. Il ne reste que les enfants, les vieillards, les infirmes et les enfants. Un groupe de femmes choisies parmi les plus braves, vont former au groupe de Bergères d’élite pour protéger les troupeaux et le village. On suit Molly qui va entrer dans l’ordre avec son bouc de combat, Barbe Noire.
En premier lieu, je me dois de vous dire que cette bande dessinée a des dessins trop mignons . On peut donc se demander si elle est considérée comme du jeunesse. La réponse est oui : le discours est adapté aux enfants, dans la dizaine – je vous dirai au doigt mouillé – et nous avons le point de vue des enfants. Et pourtant, on va parler de sujets d’adultes car on a un contexte de guerre, on parle de la défense d’un village et il y a une menace incarnée par le Grand Méchant Loup.
Le premier thème, même s’il est juste évoqué mais il est bien là telle une chape de plomb , c’est la guerre. et ici plus particulièrement d’une longue guerre puisqu’elle dure depuis dix ans maintenant et dans une autre contrée. C’est une histoire vieille comme le monde et universelle. Nous sommes dans une communauté où presque la moitié des personnes ont dû partir. On ne sait pas si ces hommes sont vivants ou morts ou s’ils reviendront un jour.
Et pourtant, le village va devoir continuer de fonctionner : il faut bien que les troupeaux paissent, que le pain cuise, que sais-je ? Et surtout, pendant dix ans, les enfants vont grandir sans leur père et les femmes ne peuvent pas faire le deuil de quoi que ce soit. C’est une atmosphère que l’on sent, la plupart du temps, gaie et exaltante pour notre héroïne car elle a grandi sans père mais si on gratte la surface, on voit bien l’incertitude et l’inquiétude de la mère, la tristesse et la culpabilité de ceux qui ne sont restés.
A travers cela, on va voir deux types de personnes : celleux qui restent dans le passé et celleux qui désirent avancer et évoluer. Par exemple, Liam, le meilleur ami de Molly, veut faire partie du clan des Bergères guerrières. Mais il ne peut pas car l’organisation n’accueille que des filles ce qui est logique car, au moment de sa création, il n’y avait que des femmes qui étaient capables de défendre le village. Or, dix ans ont passé, l’ordre est performant et la position de ces femmes est affirmé au sein du village. Ne serait -il pas temps d’ouvrir les portes des Bergères Guerrières à la gente masculine ?
A contrario, le frère aîné de Liam qui se souvient parfaitement de comment c’était avant, ne demande pas l’admission aux Bergères Guerrières, les jalouse, et forme sa propre organisation qui reste dans un certain fantasme d’une époque passée . Oui, on peut le dire : en général, ce groupe ne fait pas grand chose à part parader.. Ils sont dans une espèce de parodie des temps passés et n’évoluent pas. Un peu le genre de gars, chez vous, qui étaient très contents que les femmes bossent à l’usine pour faire tourner le pays mais, une fois la guerre finie souhaitent qu’elles retournent au foyer et trouvent complètement dingues qu’elles souhaitent exprimer un avis et acquérir des droits.
Enfin, ce premier tome montre l’importance du communitarisme. Dans ce village, les gens se connaissent vraiment. Alors oui, cela peut paraître un peu intrusif de notre point de vue actuel . Mais en temps de guerre et en des temps difficiles, c’est ce qui fait toute la différence . Les personnes éloignées, isolées et en difficulté ne seront jamais laissées de côté car la communauté prend soin d’elles. Chaque personne peut aussi se développer en fonction de sa vocation, À l’image de Liam qui obtient de l’aide dans sa volonté de devenir Bergère guerrière. Enfin, chaque personne trouve aussi une place en fonction de ses compétences. Tout le monde est utile à la fois selon ses aspirations et ses capacités.
Ainsi, je ne peux que vous recommander de lire ce premier tome. Vous pouvez le lire avec vos enfants mais vous aurez aussi toute cette double lecture en temps qu’adulte. Je trouve que c ‘est un excellent moyen de prendre du plaisir en lisant mais aussi de transmettre ce genre de savoir. Car ces sentiments, ces impressions, ces faits du quotidiens, ce n’est pas tangible dans les livres d’Histoire et je ne pense pas que c’est évoqué alors que c’est une page de la société, tout simplement et que cela peut aussi amener des pistes de réflexion et amener une à une certaine immersion dans une période particulière que, je l’espère, nous ne subirons plus.

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