
Titre : La vieille anglaise et le continent
Auteurice : Valérie Mangin, Stefano Martino et Jeanne-A. Debats
Maison d’édition : Editions Drakoo
Genre : Science-Fiction
Date de publication : 30 Août 2023
Où trouver le livre ? https://www.drakoo.fr/bd/drakoo/la_vieille_anglaise_et_le_continent/la_vieille_anglaise_et_le_continent_-_histoire_complete/9782382330029
Pendant le club de lecture de Choixpitre, on a eu un thème bleu. Et Aline, elle nous a présenté une super bande dessinée. Et comme en ce moment, j’ai envie de lecture sympa et visuelles, alors je me suis dit qu’on allait prendre une Bande dessinée avec des cachalots dedans. C’est mignon , ça ! en fait, j’étais partie à la base pour vous chercher un truc sur les dauphins mais mon fils aîné m’ a appris il n’y a pas longtemps que les dauphins étaient des violeurs en série mais qu’on ne retenait jamais cette information parce qu’ils étaient trop mignons. Heureusement que cela n’arrive jamais dans la vraie vie avec des humains.
Sur ce, penchons nous un peu sur cette Bande dessinée qui est une adaptation d’une nouvelle de 2008 du même nom : La vieille anglaise et le continent écrite par Jeanne A. Debats que je connaissais d’ailleurs pour un autre de ses romans : Métaphysique du vampire. Ne m’en demandez pas plus, je me souviens juste que la lecture était agréable mais je n’ai pas eu de réflexions qui m’ont sautée à la gorge (petit jeu de mot gratuit) quand j’ai terminé le bouquin. Cette Bande dessinée a été scénarisée par Valérie Mangin qui est connue notamment pour des scenaris de Alix et d’Abymes. Les illustrations et la colorisation ont été faits par Stefano Martino qui a fait des comics tels que Doctor Who, Stranger Things ou Nosferatu.
Et pourquoi ce titre pourrait vous titiller, je le répète ici : La vieille anglaise et le continent, c’est parce qu’il est un peu le contraire d’une autre novella extrêmement connue appelée Le vieil homme et la mer d’Hernest Hemingway. Pour rappel, cette histoire a été publiée en 1954, de mémoire et a rendu célèbre cet auteur. Le vieil homme et la mer, cela raconte le combat épique de Santiago, un pêcheur cubain, contre un Marlin. En perdant ce combat, le merlin perd la vie mais gagne le respect du pécheur et on est sûrs que cela aura adouci ses derniers instants. Sauf que ce poisson est beaucoup trop gros pour aller dans la Barque du pécheur qui doit l’arrimer à son embarcation. Sauf que, des requins passent par là et bouffent le marlin. Le pêcheur va donc revenir uniquement avec la tête et l’arête dorsale du poisson mais a retrouvé son honneur. C’est un super roman très actuel que je vous conseille de lire, surtout au regard de la vie actuelle mais on a dit qu’on parlait Bande dessinée et voyons si l’histoire est aussi contraire que le titre.
La vieille anglaise et le continent, c’est l’histoire d’Ann Kelvin, une vieille femme mourante et activiste écologique. Petit instant définition parce que, en ce moment, on associe très fort l’écologie au terrorisme et comme la subtilité cela ne marche pas très fort c’est parti… L’activisme écologique, c’est une doctrine qui prône l’action engagée, souvent aux limites de la légalité, pour la sauvegarde et la protection de l’environnement. Je vous clouerai bien des exemples tradi tradi qu’on avait tous via la télévision mais vous savez, les dauphins, tout ça…
Notre Ann, à la fin de sa vie, elle se voit proposer la transmnèse. Ça, c’est un truc de science Fiction qui permet de transférer un esprit humain dans un animal qui vient de mourir. Ici, un cachalot. Comment ils ont pu développer cette technologie ? On en reparlera plus tard, z’ inquiétez pas.. Mais ce n’est pas pour que prolonger sa vie, qu’on fait ça, c’est qu’on va faire de ce cachalot un patient zéro pour un virus. Ce virus est inoffensif pour les animaux marins mais, pour les humains qui continueraient à manger des cachalots ou des baleines, les effets secondaires seraient très désagréables.
Ça c’est du pragmatisme économique comme je les aime parce que, on a beau répéter à l’Humanité que la pêche en gros, c’est pas fou pour les océans, qui représentent 2/3 de la surface du globe, on le rappelle, et bien y’en a toujours une grande majorité pour resquiller et on peut appliquer cela à des tonnes de principes que je ne vous développerai pas ce soir pour préserver le peu d’estomac qui me reste mais venez sur le serveur du Coin Pop, je me ferai une joie de vous les développer. Ce qui faut retenir de ce principe, c’est qu’en supprimant la demande, ou supprime l’intérêt économique. Simple et efficace. Mais l’autrice va beaucoup plus loin que cela : n’oubliez pas le titre, ou est sensé attendre le résultat d’une grande bataille entre Ann Kerling et le continent.
Déjà, dès la première Bulle, on a de la sympathie pour cette dame car ce qu’on lit d’elle est une réflexion sur son nouveau corps de cachalot : « J’ai ‘Bien fait de choisir le corps d’un grand mâle. Être une femelle et subir le rut d’un partenaire de quarante tonnes… Désolée, mais j’ai passée l’âge. Dans l’eau en plus… Déjà qu’à l’air libre…. » Quand on m’a présentée cette Bande dessinée au club de lecture chez Choixpitre, c’est ce qui m’a de suite fait rire et gagner la sympathie de ce personnage. Et pourtant, Anne n’est pas sympa du tout : c’est un personnage dur, solitaire, acariâtre. Bref, une femme indépendante quoi. Grâce à la transmnèse, elle va découvrir une vie plus douce et réapprendre à se sociabiliser grâce aux animaux marins. Sauf que, ce ne sont pas les prédateurs qui sont les plus dangereux mais bien les humains.
En parallèle, on va s’interroger sur le fait d’inoculer un virus à des pauvres animaux qui n’ont pas demandé d’être ni malades ni exterminés. Mais en passant d’état d’humain, donc de position dominante, à état d’animal, donc d’espèce en voie de disparition, ou a tout de même cette réflexion sur la cause et l’activisme. En tant qu’humain, qu’est-ce qui pousse un groupe de personnes à s’en prendre à sa propre espèce pour des idéaux. Certes, ces idéaux sont vitaux pour l’humanité mais personne ne les écoute pour une question de profit. Ils en sont donc à choisir entre peste et choléra. En tant que cachalot, Ann doit provoquer une maladie à d’autres animaux avec qui elle a tissé des liens pour sauver une autre espèce. Ça change tout- de jouer avec la santé d’un groupe abstrait qu’avec des personnalités que l’on connait. Rien qu’avec ce type de réflexions, je trouve que ce récit est très abouti et permet vraiment des réflexions sur la mortalité, l’activisme, la vision de centaines personnalités, les dauphins et ce que l’on retrouve dans nos assiettes.
Mais l’autrice ne va pas s’arrêter là. Souvenez-vous on parlait de cette fabuleuse technologie qu’est la transmnèse. On découvre dans cette histoire d’où vient le financement de cette technologie. On va ainsi pouvoir réfléchir là-dessus, sur les sources de financement et l’utilisation des groupes activistes par des groupes privés. Je n’en dis pas plus pour ne pas non plus trop divulgâcher mais dans un contexte où on vous balance pas mal de promesses et de grandes vérités, demandez vous bien pourquoi. Et surtout quel en sera le prix.
Allez découvrir ce récit et si vous préférez le format BD, prenez son adaptation. Ce n’est pas mon type de graphisme préféré mais c’est joli. Et boycottez les dauphins.
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