Le Nain, le Chasseur de prime & le Croque-mort de Jean-Luc Istin et Bertrand Benoît

Titre : Le Nain, le chasseur de Prime et le Croque-Mort

Auteurs : Jean-Luc Istin et Bertrand Benoït

Saga : West Fantasy

Numéro de tome : 1

Maison d’édition : Editions Oxymore

Genre : Fantasy

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Les fêtes de fin d’année sont l’occasion pour moi d’offrir un livre qui m’a marquée à mes proches. Eux, en retour, m’offrent souvent des bandes dessinées ou des comics, car, il faut l’avouer, je suis bien moins calée dans ce genre de format que dans celui des romans et des nouvelles. Cette année, cela a été aussi le cas puisque j’ai reçu le premier tome de la saga West Fantasy : Le Nain, le Chasseur et le Croque-Mort, avec Jean-Luc Istin au scénario et Bertrand Benoit au dessin. C’est publié chez les Éditions Oxymore depuis le 20 mars 2024. Et la particularité de cette bande dessinée est d’associer le western avec la fantasy, mélange que j’apprécie beaucoup. Alors mettez votre plus beau chapeau de cowboy et partez avec moi dans cette nouvelle aventure.

Comme le dit le titre, nous allons suivre trois personnages : le nain Oskaar Albericht, le chasseur de primes Kandal Jones, et Shiinkle, le croque-mort. En fait, s’il y a bien un trio improbable à créer, c’est bien celui-là, mais que voulez-vous, c’est la magie des rencontres dans l’Ouest sauvage. Tout ce que je vous en dirai, c’est qu’Oskaar a posé la main sur le mauvais monolithe et cela a invoqué le mauvais nécromant. Comme quoi, il faut toujours faire attention à où l’on pose ses mains.

Comme vous pouvez le constater, nous aurons trois héros masculins issus de trois races différentes qui représentent bien trois aspects classiques du western. Pour ceux qui auraient des doutes, c’est une allusion subtile au titre du film Le Bon, la Brute et le Truand. Oskaar Albericht, c’est le nain de la bande. Il a une femme, des enfants et une mine. Et sa mine est vraiment très généreuse en or. Et pourtant, Oskaar est malheureux et continue de creuser jusqu’à ce qu’il arrive à un monolithe directement issu de l’univers de Lovecraft, et c’est bien ce qui causera tous les malheurs de ce tome. Il est l’exact archétype des idées qu’on se fait d’un nain depuis Bilbo le Hobbit. Vous savez, cette histoire un peu dingue de nains qui creusent la Moria jusqu’à atteindre son cœur et attirer un dragon. Ici, au moins, on change un peu la donne car, figurez-vous, ce n’est pas la cupidité qui pousse ce nain à agir ainsi. En effet, si Oskaar creuse, c’est pour oublier, car la culpabilité le ronge, et c’est pour cela que le monolithe réagit.

Shiinkle Ac’nite, lui, est un gobelin et il est croque-mort. Et c’est plutôt pratique quand on est nécrophage. J’avoue que j’ai trouvé l’association entre le métier et cette race absolument parfaite. Shiinkle est ostracisé, mais cela ne le dérange pas. Il suit les personnes qui tuent des gens pour pouvoir se nourrir mais aussi récupérer leurs biens. C’est au travers de ses yeux qu’on suit l’aventure. Il aime suivre les gens parce que cela lui permet d’assister un peu aux événements. Il suivait une jeune femme qui faisait des duels chaque jour, mais nous ne saurons rien de cette histoire car c’est une femme et on est dans un récit de bonshommes. Donc cette femme a été tuée en duel par Kandal Jones, un chasseur de primes. C’est comme cela que Shiinkle a changé de direction.

Kandal Jones est un humain, et il a vraiment l’allure du chasseur de primes. Il tue, il récupère sa récompense. Mais comme on est dans un western et qu’il faut bien qu’il rencontre Oskaar le nain, il a une vendetta personnelle contre lui, mais évidemment, cela ne va pas se passer comme prévu et cela en fait un peu l’enjeu de ce tome.

Ce qui frappe, de prime abord, dans ce premier tome, c’est qu’il introduit l’univers de la fantasy western. On y voit des personnages plus attachés à la survie qu’à autre chose. On est en plein dans la conquête de l’Ouest. Pour vous résumer un peu cela, ça s’est passé aux États-Unis au XIXᵉ siècle. En gros, toutes les populations européennes se sont dit que coloniser toute la partie occidentale du continent où se trouvent les natifs américains, c’était une bonne idée.

C’est un peu comme s’ils pensaient que c’était leur destinée de prendre possession de ces terres pour les faire prospérer. Après la Guerre de Sécession, on vote le Homestead Act en 1862, qui facilite la distribution de titres de propriété à des colons. Les chemins de fer commencent aussi à se répandre. C’est ainsi qu’il y a des villes qui se construisent très vite et avec un haut taux de criminalité. Cette période a grandement influencé l’esprit des Américains et on en retrouve des traces dans le cinéma avec les westerns, par exemple. Et s’il y a un film à voir, c’est bien La Conquête de l’Ouest, réalisé par Henry Hathaway, John Ford et George Marshall, sorti en 1962. Et c’est toute cette image que l’on voit en quelques planches. On cerne de suite de quoi cela parle, et c’est aussi un bon contraste avec les personnages directement issus de la fantasy. Par contre, la partie de la mine où se trouve le monolithe, elle, fait clairement référence à l’univers de Lovecraft. J’avoue ne pas trop avoir compris cet ajout, mais pourquoi pas ? Cela montre bien la menace qui approche.

Est-ce que tout ceci va nous mettre de la profondeur dans l’intrigue et les personnages ? Oui, non. Je ne sais pas non plus. J’ai plutôt l’impression que le scénariste et le dessinateur ont tenté des trucs pour trouver eux-mêmes leur place dans cet univers. Il n’y a pas grand-chose à interpréter de plus dans cette bande dessinée, car c’est plutôt un récit d’action. Et quand bien même, le rythme n’est pas bon parfois : certaines scènes tirent en longueur et d’autres mériteraient un peu de développement. Si ce n’est que pour l’instauration du contexte en premier volet, cela ne me dérange pas : j’ai bien aimé ma lecture. Mais j’avoue que j’appréhende un peu pour la suite car, oui, on m’a aussi offert les autres tomes.

Parlons graphismes maintenant. Et vous admirerez mon incompétence à ce sujet. Les graphismes sont réalistes. Et beaux. Mais est-ce que le dessinateur a tenté des trucs ? Je ne pense pas. D’après ce que j’ai pu regarder, ces deux personnes : Jean-Luc Istin et Bertrand Benoit, ont déjà travaillé ensemble et sur des projets de fantasy. J’ai l’impression qu’ils avaient envie de tenter un nouveau truc, mais sans trop oser non plus, de peur de nous perdre.

Et en vrai, le gros problème que j’ai aussi avec ce premier tome, c’est que lorsqu’on me parle de l’association entre le western et la fantasy, je pense de suite à la saga La Tour Sombre de Stephen King, qui doit être ma saga préférée à l’heure actuelle, ce qui, en termes d’intrigue, ne laisse pas beaucoup de place à d’autres, il faut l’avouer. Et pourtant, je lirai les trois autres tomes avec plaisir parce que l’ambiance est là. Et que lire un western avec des nains et des gobelins sans chercher à aller plus loin, c’est aussi OK.

J’attends donc beaucoup des prochains volumes, en espérant que les auteurs ont poussé un peu plus loin l’intrigue. Sinon, eh bien cela me fera mon feuilleton de l’hiver, et voilà tout !

Et vous ? Aimez-vous cette association de genres ? Quel est votre western préféré ? Dans tous les cas, on se retrouve très vite pour le prochain !

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