
Titre : Bienvenue à la Librairie Hyunam
Autrice : Hwang Bo-Reum
Traducteurs : Hyonhee Lee et Isabelle Ribadeau Dumas
Maison d’édition : Editions Philippe Piquier
Genre : Contemporaine
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Un jour que je discutais avec ma copine Alex, elle me parle d’une série d’autrices coréennes qu’elle souhaiterait lire pour son podcast Geon-Bae. Ne connaissant pas ce type de littérature, je dis oui tout de suite quand elle me propose sa liste de livres. Dedans, il y avait Bienvenue à la librairie Hyunam, écrit par Hwang Bo-Reum et publié aux Éditions Philippe Piquier en 2024. En France, ce livre a été traduit par Hyonhee Lee et Isabelle Ribadeau Dumas. Ce roman est classé dans la littérature contemporaine, mais on va affiner un petit peu la catégorisation. En anglais, on appelle ce type de romans les Healing novels qu’on pourrait traduire par : romans réconfortants. C’est un genre littéraire qui vise à apaiser, inspirer et réconforter les lecteur·rices. Pour cela, il nous faut des personnages en quête de sens, un cadre chaleureux, un rythme lent et contemplatif, un ton positif et des thèmes centrés sur la vie quotidienne. Et Bienvenue à la Librairie Hyunam correspond tout à fait à cette définition.
Un jour, Yeong-Ju a décidé de changer de vie et elle ouvre une librairie de quartier : la Librairie Hyunam. Au fil des jours, nous la suivrons écouter et conseiller les habitants du quartier comme la maman de Chin-Cheol, se faire des amies comme Jimi et Jeong-Seo, embaucher un torréfacteur, Min-Joo, et rencontrer des auteurs tels que Seung-Loo.
Je vous disais plus tôt que le but de chaque personnage allait être une quête de soi, et c’est entièrement le cas ici. Yeong-Ju, notre libraire indépendante, n’échappe pas à la règle. Elle était mariée, avait une belle carrière devant elle, puis voit qu’elle n’est pas heureuse. Contre l’avis de sa mère, elle plaque tout : mari, métier et vie confortable pour se recentrer sur sa passion première : la lecture. Elle va prendre cette passion comme un vrai moteur et ouvrir sa librairie. C’est en faisant cette introspection, puis en s’ouvrant aux autres, qu’elle va vivre différemment, penser différemment et peut-être trouver des clés pour vivre heureuse.
Quand sa librairie commence à fonctionner, elle embauche Min-Joo, qui est un peu comme elle : il a fait des études, a tout donné pour réussir et n’a pas trouvé d’emploi stable. C’est en faisant le café à la librairie qu’il découvre sa passion : la torréfaction. Et en faisant cela, il va sortir des attentes sociales et familiales pour trouver son propre chemin.
Jeong-Seo, c’est une cliente un peu particulière. Elle ne vient que pour méditer et boire du café. C’est en fréquentant cette librairie qu’elle va se lier à d’autres personnes, se guérir et prendre un nouveau départ en trouvant sa place.
Par ces histoires, l’autrice nous montre plusieurs choses : il faut accepter l’introspection et trouver du temps pour s’occuper de soi, ce qui n’est pas facile du tout dans une société qui nous demande d’être tout le temps productifs. Elle nous montre aussi qu’il faut célébrer les petites victoires : on ne se trouve pas du jour au lendemain et on ne se guérit pas instantanément. Il faut célébrer chaque petite victoire et se connaître soi-même, prendre le temps de découvrir ses propres passions. Et surtout, il faut aussi ne pas faire cela tout seul. C’est l’importance de trouver sa place, trouver sa communauté pour avancer en toute bienveillance et même parfois se laisser porter. Ce que montrent ces personnages, c’est que même si la vie ne prend pas le chemin tout tracé, c’est peut-être le moment de saisir d’autres opportunités. C’est aussi le moment de trouver le bon rythme, cet espèce d’équilibre ténu entre l’action et l’introspection : une fois que l’on sait quels sont nos besoins, c’est le moment d’agir pour changer. Et puis, surtout, quelles que soient vos passions : la lecture, faire du café, tricoter, si vous y trouvez du plaisir, vous trouverez toujours une communauté pour vous soutenir et vous pousser vers l’avant.
La puissance de ce livre est là-dedans aussi, que ce soit dans son cadre ou dans les personnages : les relations humaines sont un véritable moteur de changement. Déjà, tout le monde se retrouve à un moment donné dans la librairie de quartier. C’est cette librairie qui devient une espèce de microcosme de ce quartier et, allant régulièrement dans une librairie indépendante, je peux vous certifier que c’est un symbole universel.
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