
Quand on commence une saga, on a l’habitude de vouloir s’attacher à un univers, à un héros, à un début d’histoire initiatique. David Catuhe, il vous sort des fiches de personnages. Comme si vous aviez trouvé un vieux manuscrit dans une bibliothèque. Après, à vous de reconstituer le puzzle. Alors faites comme si, deux secondes avec moi, vous aviez trouvé des fiches de descriptions de personnes dont vous n’aviez aucune idée de leur existence. Et si vous y arrivez, détachez vous des images deux secondes pour apprendre à connaître La Légion Zodiaque, premier tome du cycle d’Illuminaria
Autant vous dire que je me suis bien marrée en découvrant le premier tome parce que je suis comme vous formatée aux sagas fantasy classique. Et pourtant, il ne vous ment pas. Dès le début, il vous donne le corpus de ce livre : On est dans le monde d’Illuminaria, il y a des dieux qui ont toujours été là. Pas des dieux terrifiants mais bien des dieux bienveillants qui n’hésiteront pas à prendre les armes pour vous, tout simplement. Mais aussi pour le monde qui vous abrite. Et c’est pour cela que les gens de ce monde sont croyants. Comme si ces dieux le méritaient. Mais, moi je veux bien croire en un panthéon avec des temples très jolis. Mais je veux savoir en qui je crois.
Et bien figurez vous que si personne n’a vu ces dieux, les gens d’Iluminaria ont vu leurs émissaires : La légion Zodiaque. Et chaque chevalier va représenter un signe du Zodiaque et va intéragir avec la population. Et l’auteur va ainsi nous présenter chaque chevalier, avec sa constellation, ses actions, ses qualités, parfois même ses petits défauts car, hey, personne n’est parfait !
On est clairement dans un codex, une compilation de fiches de personnages et je dois vous avouer que j’ai eu deux difficultés : d’abord, lire les textes car les images sont extrêmement mises en avant. On sent que l’auteur, son tout premier plaisir, c’est de dessiner. Et moi, je ne suis pas une spécialiste du graphisme, celleux qui me connaissent savent que mon point culminant en dessin est un lapin moche que même mes enfants ont trouvé très laid dès leur 6 ans. Ce qui m’a fasciné là dedans, c’est la précision des graphismes. Ils sont vibrants. Et c’est ainsi qu’on découle sur mon autre difficulté : j’étais carrément chaude pour me faire une fiche de personnage pour jouer dans cet univers. Où sont les points de compétence ?
Je vous vois rire sous cape, en train de m’imaginer chercher mes dés de jeu. Mais quelque part, c’est aussi cela l’intérêt de ce livre. On ne vous propose pas une belle histoire pour commencer. On vous propose tout un univers. Et après votre lecture, vous travaillez votre imagination, tout simplement. Pourquoi ces chevaliers sont apparus ? L’auteur a-t-il lui aussi passé ses matinées devant le Club Dorothée en boulottant les Chevaliers du Zodiaque ? Est ce qu’on va devoir sauver une déesse ? Et oui, tout est possible !
Alors non, c’est tout sauf une copie du célèbre manga de Saint Seya, à peine on s’inspire de l’esthétisme mais j’ai adoré me souvenir de cet univers en fait. Et on a la présentation pas d’une histoire mais d’un monde entier. Vous savez ce que cela me rappelle ? Oui, je vais encore vous balancer une reco dans la reco : C’est Je suis une fille sans histoire de Alice Zeniter où, quand j’ai lu ce livre, je me suis dit : mais oui ! On voit toujours les mêmes choses débarquer dans nos lectures : Un héros ou une héroïne qui part nous faire découvrir un monde tout mignon et qui va suivre sa petite quête initiatique. Alors oui, j’aime bien ce genre de romans mais j’aime aussi être bousculée dans mes récits.
Alors, que vous dire de plus ? Parce que, concernant les illustrations, il faut que vos yeux le voient. Et concernant votre chevalier ou votre chevalière préférée, c’est très personnel. Vous allez devoir étudier tout cela.
Et que dit la critique française ? Et bien que dalle à part quelques appréciations sur les sites de revente comme Amazon et Cultura. Pourquoi on ne s’intéresse pas plus à ce type d’oeuvre ? Est ce trop atypique ?
Effectivement, on peut le reconnaître : on a une structure narrative inhabituelle, plus proche d’un codex ou d’un bestiaire (l’image d’un Pokedex de chevaliers me vient en tête, je retrouve un peu mes esprits et je reviens). Mais c’est un peu cela car chaque chevalier va arriver sous vos yeux ébahis avec une armure particulière et des caractéristiques. C’est aussi un choix visuel assumé. C’est l’image qui remplace la description ici. Pas besoin de passer passer des heures à vous demander à quoi les chevaliers ressemblent puis être déçus par une adaptation en séries qu’on imagine mondiale. Et je peux dire ce que je veux, c’est moi qui ait le micro. En fait, je trouve cette approche plutôt intimiste. C’est David Catuhe qui vous propose une vision de cet univers. On est à la frontière de plusieurs univers et il n’est pas le seul à avoir fait ce tour de passe passe. Venez avec moi, je vais vous le montrer.
Ce bon vieux JRR Tolkien nous avait déjà fait le coup avec le Silmarillon. Et oui ! Le Simarillon n’est pas un roman en tant que tel mais bien un ensemble de chroniques, souvent vécues comme un catalogue de peuples ou de personnages mythologiques avant même qu’on ne découvre une intrigue linéaire. L’avantage ici, c’est que l’auteur a une tablette graphique et monsieur Tolkien… Et bien non ?
Vous pensez que je tape dans un auteur trop ancien ? Et bien allons voir Brandon Sanderson et sa saga Coeur d’acier ? Si mes souvenirs sont bons, pour les anglophones, il a bien publié un carnet que notre héros principal avait compilé avant même le début de ses aventures. Et on en parle tout le temps de ce carnet. Et puis, La Légion Zodiaque nous rappelle pas mal l’univers comics ou même manga. Et pardonnez moi si je m’excuse, mais on a très régulièrement des fiches persos avec caractéristiques dans cet univers.
Et enfin, je vous rappelle l’univers propre des origines de l’auteur : Magic, World of Warcraft. Et pour celleux qui sont tombés dans la spirale de Wow, vous avez sûrement passé une bonne heure à choisir votre perso. Moi, j’en ai passé du temps à choisir ma race et ma classe. Et je ne vous parle même pas de mes choix capillaires.
Il n’est donc pas étonnant, finalement, ce choix de David Catuhe. Il a commencé par ce qu’il maîtrise, tout simplement. Et quitte à faire de l’autoédition, autant se faire plaisir ! Alors prenez-vous au jeu.
Que lire après La Légion Zodiaque ?
- On peut totalement se faire une petite relecture de Saint Seya de Masami Kurumada pour rester dans l’ambiance. Personnellement, mon cadet m’a piqué mes tomes mais je ne désespère pas d’avoir à nous accès à sa bibliothèque
- Ah bah oui, le Silmarillon de JRR Tolkien , mais vous n’aurez pas les images qui vont avec, je vous préviens.
- Cœur d’acier de Brandon Sanderson parce qu’on est bien sur une réflexion sur des gens aux grands pouvoirs. Même si ici, tout se passe un petit peu mieux j’ai l’impression !
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