La sonde et la taille de Laurent Mantese

Titre : La sonde et la taille

Auteurice : Laurent Mantese

Maison d’édition : Albin Michel Imaginaire

Genre : Fantasy

Date de publication : 2 Mai 2024

Où trouver le livre ? Clique ici

Au comité de lecture de ma librairie préférée, on m’a présentée la Sonde et la taille de Laurent Mantese. En gros, c’était la dernière aventure de Conan le Barbare, c’est écrit par un français et il s’est bien battu pour la publication du titre. Puis, on m’a lu un extrait très épique et limite rococo dans le texte. Et là, dans ma tête, plusieurs pensées très contradictoires surviennent. Et tout cela, bien sûr avant même d’avoir lu le synopsis.

La première qui m’est venue est que c’était super génial d’avoir la conclusion des aventures de Conan. Déjà parce que j’avais lu cette saga il y ‘a une vingtaine d’années et que, même avant, j’avais vu les films avec Arnold Schwarzenegger. Ce personnage de fantasy a longtemps nourri mon imaginaire. Il a même sûrement contribué à ce que j’aime l’épique en Fantasy et même plus généralement les scènes de bataille. Conan le Barbare est bien plus qu’un héros de fantasy, c’est une icône de la pop culture et on ne sait absolument rien de la fin de sa vie C’est comme ça parce que des héros comme Conan se doivent de mourir dans une grande bataille pour que sa mort est un sens, pour le glorifier. Un peu comme Druss dont on voit le dernier combat dans la Légende de David Gemmel. Pour moi, Conan méritait au moins cette mort et le fait qu’un auteur se prenne au jeu de lui imaginer une fin était plutôt osée.

Et deuxième pensée qui m’arrive. Ce n’est pas non plus un monstre littéraire qui s’en occupe, d’envergure internationale. Non, c’est un auteur français dont je connais vaguement le nom qui veut prendre un angle plutôt surprenant pour ce héros : la vieillesse et la maladie Jamais il ne me serait venu à l’idée d’imaginer un vieux Conan. Pour moi, il était éternellement jeune et combatif. Encore moins malade. L’idée même qu’il puisse être affaibli ne me venait pas. Mais l’auteur allait-il rendre épique cette mort ?

D’où ma troisième pensée après avoir écouté cet extrait. Laurent Mantese a pris un soin tout particulier au style de son écriture. C’est épique . C’est même un régal à lire à haute voix et je suis très curieuse de voir ce que cela va donner en version audio.

J’aime bien quand un héro ionique comme ça peut mener son dernier combat. Cela montre la force du mental plutôt que la force physique. C’est un message sur le temps qui passe, la vieillesse, les fêlures. C’est beau tout simplement. Et puis…

La fatigue , personnelle et genrée tout simplement. Encore le récit d’un héro masculin qu’on valorisera une dernière fois. Encore le récit qui montrera qu’avec une tumeur sur certains attributs masculins, on est quand même un homme fier, Un héro ! Ce n’est pas la faute de Laurent Mantese. Ce n’est pas la faute de Conan. C’est la société actuelle, tout simplement. J’en ai discuté avec d’autres femmes. Oui, l’écriture des héroïnes change : nous ne sommes plus que des femmes dominées par nos sentiments amoureux qui s’élevons que pour l’amour d’un homme ou parce que nous avons subi des violences (sexuelles) par un homme. Ca évolue. Mais je me dis que le chemin est encore long pour que nous lisions le récit épique d’une femme à qui ont a ôté l’utérus, ou les seins et à qui on va encore célébrer son héroïsme ou sa féminité ? Quand aura -t-on le récit épique d’une personne qui doit se lever, juste se lever et faire une journée normale parce qu’iel a des règles douloureuses ?

Mais je m’égare loin de Conan et de sa dernière aventure. Je m’égare loin du talent de Laurent Mantese qui a fait un texte épique de fou, qui n’a pas perdu le rythme pendant 500 pages. Cela se lit d’une traite. Alors oui, il y a étalage de violences, physiques, morales, sexuelles. La limite du trop loin était proche et il faut vous accrocher à la lecture. Je comprends le pourquoi de ce déchaînement de violence qui souligne les bienfaits du règne de Conan face à ce monde cruel et sauvage. En même temps aussi, je comprends l’auteur qui a la pression de s’attaquer au récit du Cimmérien. Est-ce que j’aurai fait différemment ? Surement … peut être ! Mais je ne suis pas autrice et je respecte son talent et sa vision.

Alors, en attendant d’autres récits, mettez vous une bande son épique et allez lire la dernière aventure de Conan. Cet auteur s’y connait en écriture spectaculaire.

Posted in , ,

Une réponse à « La sonde et la taille de Laurent Mantese »

  1. Avatar de Critique : « La Sonde et la Taille », de Laurent Mantese – LÉGENDE

    […] Une critique de Koré publiée le 11 septembre 2024 sur son blog  à cette adresse. […]

    J’aime

Répondre à Critique : « La Sonde et la Taille », de Laurent Mantese – LÉGENDE Annuler la réponse.