Titre : Tout est fatal

Auteur : Stephen King

Traducteur : William Olivier DESMOND

Maison d’édition : Le livre de Poche

Paru en 2003

Genre : recueil de nouvelles

Où le trouver ? : ici

Parfois, cela me prend d’un coup d’un seul, je ressors un recueil de Stephen King parce que…. J’aime bien lire ses recueils de nouvelles et j’aime les relire. Et puis l’excuse était bonne que je n’avais pas de chroniques ici. Oui, c’est bien une excuse parce que le recueil de Tout est Fatal, on peut dire que je le connais bien. Mais se lire une nouvelle de Stephen King par soir, c’est vraiment une friandise qui me fait toujours envie.

Mais peut être que vous ne connaissez pas mon auteur préféré ? Stephen King, c’est pour moi le plus grand écrivain de tous les temps. Pas parce qu’il fait des romans parfaits. Pas parce qu’il a une vie parfaite. Juste parce qu’il écrit sur les peurs du quotidien et que depuis que j’ai 10 ans environs, il m’accompagne. J’ai toujours lu du Stephen King, en Vo, en VF, en audio, j’ai vu pas mal de ses adaptations aussi car le monsieur a été adapté à foisons. S’il y a bien un jour qui me fait peur, c’est bien celui où on m’annoncera son décès et je pense que je me souviendrai de ce jour toute ma vie. C’est aussi l’auteur qui m’a fait adorer le format nouvelle.

Ça tombe bien vous me direz, Tout est Fatal est un recueil de nouvelles qui traitent plus ou moins de la mort. On commence par Salle d’autopsie numéro 4. Imaginez que que vous vous réveillez dans une salle d’autopsie et que deux médecins s’apprêtent à vous découper en morceau pour découvrir la cause de votre mort. Sauf que vous ne l’êtes pas et que vous êtes paralysé ! Selon moi, cette nouvelle nous montre qu’on a peur de la mort (oui, j’enfonce des portes ouvertes, allez y) mais cela montre notre impuissance face au trépas. Ici, c’est complètement littéral et on sent bien la montée en puissance de la terreur de la victime quand le scalpel approche de son torse.

On continue sur L’homme au costume noir. L’astuce ici, c’est un vieillard qui dit qu’il va vous raconter un moment un peu surnaturel de sa vie qu’il n’a jamais raconté à personne. Tout le monde a ce genre d’histoires un peu bizarre dans la famille qui se raconte un peu en fin de soirée, et qui font toujours un peu peur parce qu’il y a un élément qu’on ne sait pas si c’est surnaturel ou pas. Ici, l’homme au costume noir n’en est pas vraiment un et représente le mal tout simplement. Dans les yeux d’enfant de notre narrateur, il était vraiment effrayant. Mais comment vraiment savoir si c’était un homme ou pas? Cela montre que ce qui est étranger pour un enfant est vraiment terrifiant. Et n’importe quel évènement peut vous traumatiser. On a aucun doute sur le côté surnaturel et maléfique de cet homme au costume noir mais on ne saura jamais quelle est la part d’imaginaire d’un enfant et quelle est la part de réalité. Et c’est bien cela qui est le plus effrayant. C’est aussi la prise de conscience quand on est enfant de la mort, du danger de mourir.

Dans tout ce que vous aimez sera emporté, on est dans une chambre d’hôtel avec un commercial. Et Alfie ne va pas bien et il aimerait bien mettre fin à ses jours. Il fait ses poches et voit son carnet. Mais qu’en faire ? Son carnet, c’est une compilation d’inscriptions qu’on peut lire dans les toilettes publiques. Cette compilation, il l’a faite toute sa vie, cela a été sa passion de sa vie en définitive. Mais est ce qu’il va y renoncer ? Va-t-il laisser des gens lire son carnet et juger de sa vie en fonction de ce qu’il a écrit dessus ? Cela traite de ce qu’on laisse quand on meurt, que ce soit par maladie ou par accident ou par choix. Et si ce qu’on laisse dernière nous est un recueil de tags de toilettes publiques. C’est aussi un peu le renoncement à nos passions avant de mourir.

Avec la mort de Jack Hamilton, on part sur une histoire de gansters ! Des braqueurs de banque ! Ça sent la prohibition, ça sent l’Amérique. On commence par la mort de Johnny dont personne ne croit car c’est un braqueur mythique. Mais un de ses anciens collègues y croit parce qu’une cicatrice qu’il a, il sait d’où elle vient et c’est le soir où Jack Hamilton est mort. D’une mort triste, on part sur une mort tragique suite à un braquage. Elle est assez touchante cette histoire de braqueurs.

Dans Salle d’exécution, un journaliste se fait interroger par Escobar. Il sait qu’il va mourir, qu’il donne l’information ou pas. Mais on lui décrit les différentes manières de comment on va le torturer. Ici, ce n’est pas la mort en elle même qui est effrayante mais bien tout ce qui va précéder. Et c’est un peu cela le déclencheur. C’est la perspective de la souffrance et d’une mort horrible qui va pousser le journaliste à faire un truc de dingue et se retourner contre ses agresseurs;

Maintenant, attaquons nous à un de mes univers préférés : La Tour Sombre. Stephen King a fait une nouvelle avec Roland pour ce recueil et cela fait sens car Roland de Gilead est constamment entouré de la mort. Dans les Petites soeurs d’Eluria, il ajoute ici le thème du vampire. Cette nouvelle est de toute beauté pour celleux qui aiment ces deux thématiques.

Dans tout est fatal, on rencontre un jeune homme qui a des aptitudes exceptionnelles. En fait, quand il dessine une série de pictogrammes et qu’il l’envoie à une personne, elle meurt. C’est un assassin à distance si vous voulez. Et il a une belle vie car il n’a pas de contact direct avec ses victimes. Il est même embauché par une multinationale. Or, dans un journal, il voit une de ses victimes et se rend compte qu’il a assassiné une « bonne » personne. C’est l’enjeu de cette nouvelle : les raisons de tuer. Tant que notre personnage principal est persuadé qu’il tue des monstres, cela ne lui pose aucun problème. Mais dès qu’il se rend compte qu’il tue des personnes qui ne le méritent pas. Il passe de bourreau à tueur à gage. Et tout change.

Dans LT et la théorie des AF, on part d’une histoire d’animaux de compagnie qu’on offre à son mari ou sa femme. Or, l’animal ne s’attache pas à la bonne personne. C’est là que les problèmes de couple commencent vraiment. Or, dans cette histoire, la femme quitte son mari en emportant le chien qu’il déteste mais tombe sur un tueur en série. Je pense que notre personnage principal se demande ce qu’il se serait passé s’il n’y avait pas eu d’animaux de compagnie dans le couple. A méditer. Quelles sont les raisons d’une séparation ?

Voilà une des nouvelles qui m’a terrifiée et que j’ai attendu le cœur de la nuit pour la relire en toute connaissance de causes : Quand l’auto-virus met cap au Nord. J’en tremble encore ! Un écrivain en panne d’inspiration va dans un vide grenier et trouve un tableau très effrayant d’un homme vampire conduisant une voiture. Or, au fil du temps, le tableau change et l’on s’aperçoit que le vampire se rapproche du propriétaire du tableau. Cette attente de l’affrontement est juste insoutenable et c’est pour cela que j’adore les nouvelles de Stephen King.

Dans Déjeuner au Gotham Café, on part sur un couple qui divorce. Et l’auteur nous donne tous les éléments comme quoi cela va mal se passer. Et on pense que c’est l’un des époux qui va vriller. Mais non ! C’est un beau tour de force et je trouve cela génial dans le sens où on voit la fin de la vie de pleins de gens (ça c’est pas cool) (mais on est dans un Stephen King) mais surtout, les personnalités se révèlent et cela met carrément fin au mariage. Notre personnage principal n’est plus du tout amoureux de son épouse et il va pouvoir divorcer et passer à autre chose. Est ce que cela veut dire que c’est comme la mort ? Qu’il franchit une étape ?

Dans cette impression qui n’a de nom que… On est dans une journée sans fin. Mais il n’y a pas de bonne fin possible. Ou comme dans un mauvais rêve. Notre personnage principal revit des dizaines de fois sa mort. Et elle ne peut rien faire pour l’empêcher. C’est un peu une certaine vision de l’enfer, selon moi et quand je vois les notes de l’auteur, je pense que c’est là où il voulait en venir.

1408 ! La nouvelle qui a été adaptée au cinéma. Et quelle nouvelle ! Je n’ai pas honte de le dire mais après je ne sais combien de relectures, elle me fait toujours son petit effet ! C’est aussi en partie pour elle que j’ai relu (encore ce recueil) et aussi pour la prochaine nouvelle ! Un écrivain écrit des livres sur des lieux hantés. Et il y a cette chambre qui est réputée pour être hantée, justement. Le directeur de l’hôtel fait tout pour le dissuader mais non, il y va quand même. L’écrivain arrive à passer 72 minutes dans cette chambre et ce qu’il s’y passe est proprement effrayant. C’est un des thèmes que j’adore chez l’auteur, le fait que certains lieux sont tout simplement maléfiques. Ce sont eux qui sont l’incarnation du mal.

Mais une de mes nouvelles préférées de ce recueil, c’est Un tour sur le Bolid ! J’avais fait une chronique complète sur Instagram et je vous la mets ci dessous.


Les fins d’année, cela peut toujours être une épreuve.Il y a la fatigue, les jours qui raccourcissent, le travail qui s’amplifie, des cadeaux à trouver… Et pour les lecteurs, c’est aussi l’heure des bilans et, au mois de Décembre, il y a aussi cette question : Est -ce qu’on commence Janvier avec un nouveau livre ? Moi, personnellement, c’est ce sue j ‘aime mais s’ajoute une difficulté supplémentaire : terminer un livre pour le 31 Décembre. C’est-y pas l’occasion de lire une Nouvelle ou un roman court ? Et quoi de mieux que de terminer l’année avec son auteur préféré ?

Il y a quelques temps, le Roi Stephen avait fait un épisode sur Un tour sur le Bolide. Son titre original est : Riding the Bullet et ce titre fut un pari audacieux sur l’avenir de Stephen King. En effet, lorsqu’ il a voulu sortir cette histoire, les livres électroniques commençaient à prendre de l’ampleur. Sa maison d’édition lui demande s’il veut se lancer dans le livre numérique et, où pas mal d’auteurices étaient un peu frileux, lui s’est lancé. Effectivement, il n’avait rien à perdre , on ne va pas se mentir mais il aurait pu louper le coche. Et cela a été un carton !

Enfin, cette nouvelle a été écrite pendant la convalescence de l’auteur.. Pour ceux qui l’ignorent, petit retour en arrière. Le 19 Juin 1999, Stephen King a été fauché par une camionnette en rentrant à pied de chez lui. On peut dire qu’il a douillé : multiples fractures et poumon perforé. Il a eu pas mal d’interventions chirurgicales et, outre les douleurs physiques, je pense sincèrement qu’ il s’est rendu compte qu’il était mortel, tout simplement.. Et comme écrire a toujours été une thérapie pour lui, vous aurez des traces de cet accident dans pas mal de ses œuvres à partir des années 2000. Si vous voulez en savoir plus, je ne peux que vous recommander de farfouiller dans le site de Stephenkingfrance. fr tenu par Emilie

Mais revenons à un Tour sur le Bolide ! Parce que, si vous vous rappelez bien, j’ai relu cette nouvelle pour faire court. Oui mais vous écrire une chronique succincte sur n’importe quelle nouvelle de cet auteur est pour moi impossible. Cela dit, j’ai respecté les envoies de l’auteur puisse ce livre a été lu en moins de 24 heures : Selon Stephen King, parfois, il faut juste se poser dans un fauteuil et lire une bonne histoire en soirée et puis basta !

Alan Parker est un étudiant tout à fait normal et il vit sur le campus de son université. Un jour, la voisine de sa mère l’appelle pour lui annoncer que sa mère a eu une attaque et est à l’hôpital. Sa voiture est en panne donc il choisit d’aller voir sa maman en faisant du stop. Après avoir parcouru une bonne partie du chemin, il se retrouve dans un cimetière et se cogne contre une pierre tombale. C’est là qu’une voiture s’arrête pour le prendre en stop.

Le premier objectif de ce roman c’est de faire une bonne histoire qui fait peur. On a tous.tes écouté une histoire où on ne sait pas si c’est réel ou pas. Un tour sur le Bolide, c’est tout à fait cela. Quand Alan vous raconte son aventure, une partie de nous rationalise. Au fond, il reste cette petite voix au fond de nous qui murmure : « Et si? ». Et c’est ce petit doute en nous qui vous donne ce petit frisson dans le dos.

Le deuxième est la révélation d’Alan : sa maman est mortelle. En tant que point de vue extérieur, nous, ou s’en rend bien compte car on avait des indices et surtout, la nature fait que tout le monde est mortel. Sa maman n’arrête jamais de travailler car elle est mère célibataire. Elle doit cumuler les jobs pour payer les études de son fils. On sent que cette femme est usée et partant c’est un pilier pour Alan. Mais pour couronner le tout, l’auteur insiste aussi sur la mauvaise hygiène de vie de Mme Parker (sans jugement de Stephen King vu son parcours de vie avant) : elle est en surpoids et elle est une fumeuse invétérée. Or, ces deux-là ont vécu tellement de choses que pour son fils, elle est immortelle. Cet accident est pour Alan une révélation : sa maman peut mourir demain. C’est un peu le passage à l’âge adulte .

Mais allons encore plus loin. Avec cette aventure, Alan se rend compte qu’il est lui aussi mortel. C’est un double déclic et oui ! C’est aussi, je pense la révélation qu’a eu l’auteur sur lui-même avec son accident. Alan fait donc le bilan de sa vie et voit surtout les promesses que la vie a encore à lui offrir et qu’ il est en train de construire en faisant ses études. Il a un choix à faire aussi.

Est-ce que cette histoire fait peur ? Oui ! Est-ce que c’est une histoire qui va vous plomber le moral ? Non ! C’est ce que j’appelle une histoire leçon de vie. Un Tour sur le Bolide est là, en dehors de vous faire lire une bonne histoire, pour vous faire prendre conscience de l’importance du moment présent. Parfois, la peur de votre propre fin peut vous pousser à mieux apprécier la vie, Que ce soit pour vous ou que ce soit pour passer des moments de qualité avec ceux que vous aimez. Si vous avez envie d’avoir un autre avis, je ne peux que vous encourager à écouter l’épisode dédié du Roi Stephen. Déjà, cee sont des gens très bien (ils me supportent, déjà) et surtout, ils ont toujours des super idées sur l’œuvre de Stephen King. A Bientôt car oui, le mois prochain, on lira un autre livre de cet auteur.


Enfin, le recueil se termine par Petite chansseuse. Je vais vous avouer un truc : cela fait des dizaines de fois que je la relis et je ne la comprends toujours pas. C’est un peu l’ovni de ce recueil et aussi, je ne vous en parlerai pas parce que…. Sérieux ?

Et voilà le tour de ce recueil de nouvelles. J’ai une nouvelle fois adoré le relire et il n’est pas impossible que je le ressorte d’ici quelques années. C’est ce que j’aime chez Stephen King, c’est que ses nouvelles peuvent être picorées de temps en temps et même relues à foisons. Vous aurez toujours une autre vision de l’histoire en fonction de ce que vous vivrez pendant votre lecture. Ses écrits parlent de la vie, et c’est pour cela qu’ils évoluent tout le temps en fonction de leurs lecteurices. Qui sait ? Peut être qu’un jour je comprendrai Petite chansseuse ?

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